Faire de Genève un canton qui rassemble
Candidat au Conseil d’État, le Vert Nicolas Walder brosse un portrait des défis genevois (1/4).
Genève est admirée pour son cadre de vie, son dynamisme culturel et son rôle phare dans la diplomatie mondiale. Sa croissance, portée par une économie ouverte et globalisée, en fait désormais le premier contributeur à la péréquation financière nationale.
Mais ce succès cache un malaise croissant. De plus en plus de Genevoises et de Genevois ont le sentiment d’être à la marge d’un développement qui ne leur profite plus. Bruit et pollution augmentent en même temps que les loyers explosent, les primes maladie s’envolent et les salaires stagnent. Les emplois deviennent précaires et le pouvoir d’achat s’érode. Les services publics – écoles, transports, EMS, hôpitaux – sont sous forte tension.
Un sentiment encore aggravé par un environnement mondial incertain. Le multilatéralisme vacille, l’économie tangue, les canicules se succèdent et des acquis sociaux essentiels comme le salaire minimum sont menacés. À Genève comme à Berne, des majorités déconnectées imposent des coupes budgétaires qui frappent brutalement les familles modestes, tout en continuant de promouvoir un libre-échange dérégulé qui met en péril nos petits commerces, nos agriculteurs, notre tissu local.
Dans ce contexte, certains exploitent les peurs. Pourtant, l’immigration n’est pas un problème en soi: elle est le signe d’une économie en bonne santé, qui génère de nombreux emplois qui, à leur tour, renforcent la prospérité de notre canton. Il est donc illusoire de croire que l’on peut à la fois préserver cette prospérité et fermer nos frontières.
Le constat est clair: Genève va bien mais ne peut plus se reposer sur son image de carte postale. Il est temps de réconcilier les habitant(e)s avec leur territoire. En misant sur trois leviers essentiels: une réelle qualité de vie fondée notamment sur un accès équitable à la santé, au logement et à des emplois durables; un canton ouvert juste et solidaire soutenant l’économie locale, l’inclusion sociale et valorisant ses atouts académiques, associatifs et internationaux; un territoire pensé à l’échelle des quartiers et des communes en développant un aménagement cohérent et équilibré, intégrant logements, écoles, crèches, espaces verts et transports publics, mais aussi commerces et espaces culturels et sportifs.
Ce que les Genevoises et les Genevois attendent, c’est une vision claire, humaine, ancrée dans le réel. Un Conseil d’État qui agit avec courage, détermination et cohérence. L’heure n’est plus aux demi-mesures. Redonnons du sens au progrès. Faisons de Genève un canton qui rassemble autant qu’il rayonne.
>> Lire l’article sur le site de la Tribune de Genève (16.07.2025)