Samedi à Berne, une dizaine de milliers de personnes participaient à une pride pour marquer la fin des Eurogames. Pendant ce temps les Jeunes UDC suisses ont publié un tweet attaquant la communauté LGBTIQ+ en se mettant en scène avec un drapeau suisse pour disqualifier le drapeau arc-en-ciel. Ce dernier représenterait la «décadence» et la «ruine». Jamais jusqu’ici, une section de l’UDC n’avait attaqué aussi frontalement cette communauté. Ce d’autant que dans ses rangs figurent des personnes qui en font partie, comme le tout récent candidat au Conseil fédéral, Hans-Ueli Vogt (UDC/ZH).

Le conseiller national Nicolas Walder (V/GE) constate que l’UDC a franchi une ligne rouge: «Leur tweet est inacceptable et à l’image de leur parti – jeunes comme aînés – celui de la division et de l’exclusion. Opposer le drapeau suisse à celui des droits LGBTIQ+ prouve que pour eux les gays, lesbiennes et trans ne font pas partie de la Suisse.» Il estime que les auteurs de ce tweet devraient être sanctionnés: «En liant le drapeau arc-en-ciel à la «décadence» et à la «ruine», leurs propos sont clairement homophobes et tombent selon moi sur le coup de l’article 261 du Code pénal».

En décembre dernier, l’UDC avait pourtant mis dans la course au Conseil fédéral Hans-Ueli Vogt (UDC/ZH), dont l’orientation sexuelle était bien connue. Qu’est-ce qui a changé tout à coup? «C’était plutôt un vernis, constate le Genevois, et pour Hans-Ueli Vogt, cela n’a pas été facile tous les jours. Pour moi, ce parti a toujours été homophobe, mais là ils se libèrent totalement».

Faut-il y voir une stratégie électorale en vue des élections fédérales d’octobre prochain? «Ce sont des filtres qui tombent, remarque-t-il, plutôt qu’une stratégie électorale. Car celle-ci a toujours été la même, ils ciblent une ou plusieurs minorités en les faisant passer pour un danger pour la nation. La nouveauté est qu’ils n’ont plus besoin de dessiner un mouton, ils osent insulter explicitement cette communauté. Ce parti est aujourd’hui clairement dans la ligne des partis d’extrême-droite européens comme Vox en Espagne ou AfD en Allemagne».