René Longet: «C’est Walder qu’il nous faut»
En vue du second tour le 19 octobre, l’ancien député et conseiller administratif socialiste d’Onex René Longet écrit dans sa chronique de la Tribune de Genève à quel point le candidat Vert Nicolas Walder serait un bon conseiller d’État.
Une élection dans un Exécutif a une double dimension: celle de la personnalité; celle de son programme politique. Ayant appartenu à l’Exécutif d’une ville suburbaine durant 12 ans (Onex), je peux en témoigner.
Concernant la personnalité: la fonction exige une grande stabilité, une capacité d’écoute et de décision, une capacité aussi de se projeter dans l’avenir avec des propositions innovantes et fédératrices et de communiquer largement. Il faut aimer collaborer avec ses collègues, qu’on n’a pas forcément choisis, et avec le pouvoir législatif, assurer la direction des services qui vous sont confiés, en trouvant la bonne «hauteur de vol» entre le manque de contrôle et le micromanagement. À l’Exécutif de sa ville de Carouge, Nicolas Walder a parfaitement répondu à ces exigences. Concernant les contenus, l’exigence des temps est de résister à la vague démagogique de minimisation des risques écologiques et de repli sur l’impuissance nationale, alors qu’on sait pertinemment que la plupart des grands enjeux du monde qui nous impactent exigent de dépasser l’horizon national. On le sait particulièrement bien à Genève, car c’est la raison d’être de notre secteur international – un axe constitutif de notre identité!
Je ne sais pas si l’électorat du centre et de la droite a bien saisi ce que cela signifierait d’éliminer les Verts de l’Exécutif cantonal. Naguère ils étaient deux, maintenant un seul, et demain? On n’a pas besoin d’aimer particulièrement un parti ou ses orientations pour veiller à maintenir un certain équilibre politique au sein du gouvernement cantonal.
Le choix est simple!
Actuellement, on observe dans tout le monde industrialisé – qui pèse le plus sur les équilibres écologiques de la planète – une vague de rejet de l’écologie. Comme si celle-ci était optionnelle et pas un impératif scientifique définissant les conditions de vie sur Terre. Sous la pression de la droite dure et de l’extrême droite, le pacte Vert de l’UE a été vidé de sa substance. Aux USA, il n’est même plus prévu de documenter le changement climatique, dont Donald Trump a prétendu à l’ONU que c’était la plus grande arnaque de tous les temps – déclaration de la même veine que celle de complotistes disant qu’on n’a jamais été sur la Lune! Et en Suisse, nous avons M. Rösti qui déplace assez subtilement le curseur…
Le choix est simple: voulons-nous à Genève, où la question environnementale fait également partie de notre identité, retrouver l’idéologie de l’UDC (l’Union démocratique du centre, si mal nommée au demeurant) au sein de notre gouvernement? Juste parce que tels ou tels propos ou propositions des Verts ont pu agacer? Si on se laisse influencer par de tels sentiments, gageons qu’on va rapidement le regretter.
Le Conseil d’État actuel est majoritairement du centre droit. Veut-on déplacer le poids vers la droite dure, en éliminant le seul représentant des Verts, au prix d’une pression constante sur notre rôle international, régional et environnemental? Car qui a tenté de saboter le crédit de 10 millions pour soutenir la Genève internationale? Les Verts ou l’UDC? À qui peut-on faire confiance pour illustrer et défendre l’identité genevoise? À celui qui a fait ses preuves à Carouge, aux Chambres fédérales, au CICR, comme être humain parce que tels ou tels propos – c’est à l’évidence Nicolas Walder qu’il nous faut au Conseil d’État!
>> Lire la chronique sur le site de la Tribune de Genève (13.10.2025)