Après qu’une Vaudoise s’est vu demander de retirer le drapeau tibétain de son balcon pour ne pas incommoder le président chinois en visite, il convient de savoir jusqu’où peuvent aller des mesures liberticides. Demande d’explications et réponse du Conseil fédéral.

En janvier 2017, une habitante a reçu la visite de la police cantonale vaudoise lui demandant de retirer son drapeau tibétain qui flottait sur son balcon. La raison: le président chinois Xi Jinping, en déplacement vers Genève, aurait pu le voir et s’en offusquer.

– Est-ce habituel de prendre des mesures à ce point liberticides pour la visite d’un chef d’Etat?
– Pour quel autre chef d’Etat a-t-on été jusqu’à faire enlever des drapeaux, par ailleurs n’ayant rien d’insultant, dans un espace privé?

Voici la réponse donnée par écrit par le Conseil fédéral le 14 mars 2022:
Lors de l’organisation et du déroulement de visites officielles en Suisse, il est veillé à ce que l’hôte soit reçu dignement. Le respect des usages protocolaires permet d’éviter de froisser l’invité. Ainsi, les hôtes d’Etat sont souvent reçus dans un espace non public afin d’éviter d’éventuelles perturbations (visuelles et verbales) de la visite. Les droits fondamentaux garantis par la Constitution doivent être respectés dans tous les cas. Lors des visites officielles, il convient toutefois de mettre en balance les intérêts de la politique étrangère et les éventuelles restrictions temporaires et proportionnées des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression.

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