Nous partageons ensemble la conviction – passablement étayée – que la situation de notre planète est le défi le plus gigantesque que l’humanité n’ait jamais eu à surmonter et que l’urgence climatique nous met aujourd’hui devant un choix cornélien: changer fondamentalement et très rapidement notre système économique et notre mode de consommation occidental ou accepter la disparition programmée à brève échéance de notre civilisation, voire de l’humanité.

Catastrophisme?

Est-ce du catastrophisme ? Malheureusement non.  La multiplication des catastrophes naturelles ainsi que les premiers effets visibles du réchauffement climatique dans notre pays – fonte massive des glaciers, fréquence des périodes de fortes chaleurs et sécheresses, météo de plus en plus capricieuse qui met en péril bon nombre d’exploitations agricoles et de zones résidentielles de montagne – sont là pour nous le rappeler. D’autant plus que ces constats sont largement étayés par des rapports scientifiques qui nous mettent en garde depuis plusieurs décennies contre les conséquences dramatiques du réchauffement climatique, de la chute de la biodiversité et de l’épuisement des ressources.

Face à de tels enjeux, on se doit d’être honnête avec la population. L’urgence climatique ne nous laisse en effet plus le temps – on parle de 12 ans –  d’y répondre, comme par le passé, avec des belles promesses et quelques « mesurettes ».

Se donner une chance

Pour inverser la tendance et donc donner une chance à nos petits-enfants de bénéficier d’une planète viable, nous devons dès aujourd’hui accepter de faire des choix courageux et difficiles. Ces décisions affecteront notre quotidien et notre rapport à la consommation ainsi que notre manière d’envisager la croissance, passant d’une vision purement quantitative à une approche plus qualitative qui privilégie les activités pauvres en CO2. Nous devrons bien sûr repenser notre rapport à la terre et réapprendre à mieux partager les richesses car en accréditant l’idée que les ressources sont limitées, on se doit d’en refuser l’accaparement par quelques « happy few ».

Et s’il est raisonnable de dire que le monde entier est concerné et que ce n’est ni Genève ni la Suisse qui pourront, à elles seules, sauver la planète, ça ne peut pas être une excuse à la non-action. D’abord parce que les suisses comptent parmi les plus gros contributeurs au réchauffement climatique. Mais aussi et surtout parce que si chacun attend de l’autre le premier pas, on risque de tous disparaître avant que la moindre décision n’ait été prise.

Nos jeunes qui manifestent pour le climat l’ont bien compris lorsqu’ils nous demandent d’arrêter avec la politique de l’autruche et d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

Ainsi, c’est parce que l’heure du choix a sonné et qu’il faut commencer cette année déjà à inverser la tendance que je vous invite à voter OUI le 10 février à l’initiative Stop mitage afin de renforcer la protection de notre territoire et NON le 19 mai à la RFFA afin de refuser une nouvelle fuite en avant vers cette croissance purement quantitative qui détruit notre planète.