«Pour défendre nos salaires et nos droits, faisons barrage à l’UDC»
«Invité» de la Tribune de Genève, Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Genève et vice-président de la CGAS, appelle à voter pour Nicolas Walder.
Le second tour de l’élection complémentaire au Conseil d’État genevois, qui aura lieu ce dimanche, se déroule dans un contexte social tendu: les prix (assurance maladie, loyers, etc.) continuent d’augmenter, les inégalités se creusent et les attaques contre les droits des travailleur·euses se multiplient.
Derrière son discours prétendument «populaire», l’UDC mène depuis des années un combat acharné contre les mécanismes qui permettent de garantir des salaires décents et des améliorations dans la protection de la santé et sécurité au travail. À chaque fois qu’il s’agit de renforcer les droits des travailleur·euses, de protéger les conditions de travail ou de soutenir les bas revenus, l’UDC vote contre. Ce parti a combattu le salaire minimum légal, refusé toute amélioration des conventions collectives et attaqué les dispositifs de contrôle destinés à lutter contre le dumping salarial.
Risque de démantèlement des protections sociales
Le projet politique de l’UDC est clairement du côté des patrons: affaiblir la régulation collective du travail, démanteler les protections sociales et diviser les travailleur·euses entre elles·eux. En pointant du doigt les personnes migrantes, l’UDC cherche à détourner la colère légitime des travailleuses et travailleurs face à la précarité et à la pression sur les salaires. Or, la véritable cause de cette pression n’est pas la migration, mais bien les employeurs qui exploitent les failles du système, les autorités qui ferment les yeux et les forces politiques – comme l’UDC – qui refusent les instruments permettant de faire respecter les droits des travailleur·euses.
Faire barrage à l’UDC le dimanche 19 octobre prochain, ce n’est donc pas un simple choix électoral: c’est un acte de défense du monde du travail, de la dignité et de la solidarité. C’est refuser qu’un parti antisocial, qui s’oppose à chaque mesure de justice économique, prenne le contrôle d’un gouvernement cantonal déjà soumis à de fortes pressions budgétaires.
Face à cette offensive, la meilleure réponse n’est pas seulement dans les urnes. Elle se construit chaque jour sur les lieux de travail, dans les syndicats et les collectifs qui unissent les travailleuses et travailleurs au-delà de leurs origines, de leurs statuts ou de leurs nationalités. S’engager syndicalement, c’est défendre ses propres conditions de travail tout en améliorant celles des autres; c’est refuser la logique du chacun pour soi que propage l’UDC.
Solidarité
Dans les entreprises comme dans les services publics, la solidarité et l’organisation collective restent les seules armes efficaces contre le dumping salarial, la précarité et les discriminations. Le syndicalisme est la meilleure manière de faire vivre une autre idée de la Suisse: celle d’un pays où le travail est reconnu, les salaires protégés et la dignité de toutes et tous respectée.
Au second tour, faisons donc clairement barrage à l’UDC. Pour une Genève et une société fondée sur la justice sociale et non sur la peur, protégeons les salaires, pas les frontières!