Le postulat qui vous est soumis charge le Conseil fédéral d’établir un rapport détaillé sur l’attractivité de la Genève internationale pour les organisations et activités liées à des processus de paix, activités d’autant plus indispensables à l’heure où la guerre fait rage au coeur de l’Europe.
Si la Suisse est reconnue comme un acteur important dans la promotion de la paix, qui est l’un des axes prioritaires de sa politique extérieure, elle s’appuie pour ce faire largement sur la Genève internationale. Il est dès lors essentiel d’en évaluer les forces et les faiblesses, ainsi que les potentiels, afin d’en optimiser autant son efficacité que son utilité pour la politique extérieure de la Suisse.

C’est d’ailleurs pour ces motifs que le Conseil fédéral recommande son acceptation et propose judicieusement de reprendre ce postulat dans le cadre de la future stratégie Multilatéralisme et Etat hôte.

« Laboratoire innovant »

L’importance de la Genève internationale pour la politique extérieure de la Suisse n’est en effet plus à démontrer. Dans sa Stratégie de politique extérieure 2020-2023, le Conseil fédéral décrit déjà la Genève internationale comme un « laboratoire innovant travaillant au renouveau du multilatéralisme ». Il y affirme que « la cité lémanique est à l’origine d’importantes initiatives dans des domaines prioritaires pour la Suisse ».
L’un de ces domaines prioritaires est celui de la promotion de la paix, le Conseil fédéral soulignant que « la Suisse renforcera […] ses capacités de médiation, afin de contribuer davantage encore au règlement pacifique de conflits ou à la facilitation de processus de paix ». C’est grâce à cet engagement et aux compétences développées au sein du DFAE que la Suisse est aujourd’hui connue et reconnue dans le monde entier comme un acteur majeur dans le domaine.

Malheureusement, force est de constater que, malgré les efforts de notre pays, les processus de paix dans le monde échouent encore trop souvent à établir une paix qui soit durable. En effet, 35 pour cent des accords de paix négociés ne sont jamais mis en oeuvre et la paix, après un conflit armé, ne dure en moyenne que sept ans. Aujourd’hui, les conflits armés continuent d’affecter plus de deux milliards de personnes à travers le monde, soit un quart de la population de notre planète.

C’est pourquoi, alors que les initiatives se multiplient pour repenser la manière de promouvoir et de maintenir la paix et que la guerre d’invasion fait un retour marquant sur notre continent européen, il est d’autant plus important de se pencher sur l’efficacité et l’attractivité de la Genève internationale dans le domaine de la promotion de la paix.

Il est ainsi demandé dans ce rapport d’intégrer, notamment, un état des lieux des activités et organisations liées à des processus de paix présentes à Genève et une analyse de l’évolution contemporaine du domaine de la médiation et de la consolidation de la paix.
Il est suggéré de prendre en compte les activités de bons offices de la Suisse, les activités des organisations internationales, ainsi que les initiatives collectives incluant de multiples parties prenantes pour repenser les processus de paix.

Pistes

Ce rapport pourra décrire les initiatives innovantes dans le domaine de la paix et les outils développés par la Confédération pour encourager l’éclosion d’initiatives novatrices et leur enracinement à long terme à Genève.

Il s’agira aussi de proposer des pistes pour renforcer l’attractivité de la Genève internationale dans ces domaines. Un tel renforcement est indispensable si la Suisse entend consolider sa place, aujourd’hui reconnue, dans les domaines de la médiation et de la promotion de la paix.
Le Conseil fédéral l’a bien compris puisqu’il recommande son acceptation. Je vous invite dès lors à suivre cette recommandation et à soutenir vous aussi ce postulat d’autant plus nécessaire en cette période à l’atmosphère très guerrière.

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